La course à l’excellence : Notre nouvelle approche de la responsabilité partagée
  • 03 Mar 2025
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La course à l’excellence : Notre nouvelle approche de la responsabilité partagée

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Résumé de l’article

Chez Rainforest Alliance, nous avons la conviction que seule une trajectoire droite permet de parvenir à un monde durable, c’est-à-dire un parcours au cours duquel les valeurs et les risques liés au développement durable sont répartis équitablement sur toute la chaîne d’approvisionnement. C’est pourquoi l’engagement envers une responsabilité partagée constitue la pierre angulaire du Programme de certification de Rainforest Alliance.

En 2020, avec la publication de la Norme pour l’Agriculture Durable consolidée, nous avons lancé deux mécanismes destinés aux acheteurs de produits de base certifiés Rainforest Alliance, ce afin d’accompagner financièrement les agriculteurs : le Différentiel de Durabilité (DD) et les Investissements de durabilité (ID). Notre objectif était d’inciter, mais aussi de récompenser les agriculteurs adoptant des pratiques agricoles durables en leur demandant d’identifier le type de soutien à l’investissement dont ils avaient besoin. Pleines d’audace et d’ambition, ces innovations étaient conçues pour renforcer le pouvoir de négociation des agriculteurs et de permettre aux entreprises de visualiser l’impact de leurs investissements, tout en incitant les acteurs à s’engager davantage en faveur du développement durable sur toute la chaîne d’approvisionnement. Ces cinq dernières années, nous avons recueilli une multitude d’informations utiles sur lesquelles nous nous appuyons pour réévaluer et renforcer notre approche vers une responsabilité partagée.

Écouter, apprendre, s’adapter : engagés à sans cesse s’améliorer

En 2023, nous avons commandé une évaluation approfondie de notre Norme pour l’Agriculture Durable 2020 en vue de déterminer si le DD et les ID sont efficaces pour parvenir à des chaînes d’approvisionnement responsables. L’étude s’est appuyée sur plusieurs analyses de données, des entretiens organisés avec divers acteurs mondiaux ainsi que des études de cas afin d’étudier le fonctionnement de ces mécanismes.

À l’issue des consultations exhaustives et du processus d’examen ayant été menés, nous avons découvert qu’en dépit du fait que notre approche visait à réaliser des changements systémiques, celle-ci se révèle conforme à la situation de l’industrie dans certains secteurs, mais pas dans d’autres. Pour renforcer l’efficacité globale de notre approche, nous avons décidé d’en simplifier le modèle afin qu’il devienne plus facile d’utilisation et mieux adapté aux réalités des différents marchés, tout en gardant en tête l’objectif visant in fine à verser plus de fonds directs aux agriculteurs.

Nous détaillons ci-dessous les résultats de ce recalibrage tout en dessinant les contours de notre nouvelle approche de la responsabilité partagée.

En un coup d’œil : Changements prenant effet en octobre 2025

Notre nouvelle approche de la responsabilité partagée sera officiellement lancée en octobre 2025 avec la version 1.4 de notre Norme pour l’Agriculture Durable. Dans les prochains mois, Rainforest Alliance accompagnera dans cette transition l’ensemble des parties prenantes concernées.

  • Terminologie simplifiée : Nous avons pris bonne note des commentaires des parties prenantes selon lesquels les termes « DD » et « ID » complexifient inutilement les choses. Par conséquent, nous utiliserons plutôt le terme « Prime » à l’avenir.  

  • Rationalisation des investissements : Nous avons fusionné les investissements anciennement réalisés par le biais du DD et des ID (en espèces espèces ou monétaires et en nature) afin de ne créer qu’une seule prime simplifiée par volume.

  • Prime négociable : Pour la plupart des secteurs, le montant de la prime fera l’objet d’une négociation entre les agriculteurs et les entreprises (comme cela était auparavant le cas avec le DD et les ID). S’agissant du cacao, nous avions précédemment fixé un DD minimum. Nous garderons le même minimum pour la prime. S’agissant des fruits frais, nous avions précédemment fixé des ID minimums. Ce montant pourra désormais faire l’objet d’une négociation dans le cadre de la prime globale. Ce changement offrira plus de flexibilité aux producteurs qui pourront aligner les primes sur les coûts réels. S’agissant du thé, la prime continuera d’être fixée dans le cadre des engagements des marques.

  • Simplification de la collecte de données : Les exigences relatives à la prime, de même que celles sur la collecte des données, ont été simplifiées (en savoir plus dans le paragraphe « Changements » de la section « Exigences de la chaîne d’approvisionnement » ci-dessous).

  • Investissements directs dans les exploitations agricoles : En ce qui concerne les entreprises et les marques qui souhaitent aller au-delà des primes et réaliser des investissements qui ne sont pas liés aux volumes dans certaines exploitations ou certains groupes d’exploitations spécifiques, nous sommes en train d’élaborer des mécanismes permettant de réaliser de tels investissements en dehors de notre Norme pour l’Agriculture Durable. Les premières versions de ces mécanismes seront publiées en 2025.  

  • Soutien envers une responsabilité partagée : À cause de l’inflation mondiale, les agriculteurs font face à une hausse des coûts, c’est pourquoi le moment est venu de réévaluer les montants des primes à tous les niveaux. Les données que nous réunissons sur ces nouvelles primes nous aideront à mieux comprendre les tendances et les contributions réelles versées aux groupes d’exploitations de même qu’aux exploitations individuelles. Grâce au suivi de l’efficacité de notre nouvelle approche, nous recueillons des informations utiles nous permettant de continuer à plaider en faveur d’une responsabilité financière partagée en matière de développement durable.

Découvrez ci-dessous les principaux changements appliqués à nos exigences pour les acteurs des chaînes d’approvisionnement et les exploitations agricoles.

Changements appliqués aux exigences pour les chaînes d’approvisionnement

  • Dès lors qu’un seuil minimum de DD avait été établi (comme pour le cacao en raison d’accords antérieurs conclus avec le Ghana Cocoa Board et le Conseil du Café-Cacao en Côte d’Ivoire), nous garderons le même seuil minimum pour la prime. Toutefois, en ce qui concerne les secteurs qui avaient fixé un montant minimum pour les ID (comme avec les fruits frais), le montant de la prime sera désormais négociable. S’agissant du thé, la prime continuera d’être fixée dans le cadre des engagements des marques.

  • Nous avons considérablement simplifié nos exigences en matière de reporting des données. À l’avenir, seule la prime convenue entre les entreprises et les titulaires de certificat d’exploitation agricole devra faire l’objet d’un rapport. Ce reporting devra être réalisé sur la Plateforme de traçabilité de Rainforest Alliance.

  • L’ensemble des primes doivent maintenant être versées en espèces ou monétaires et non plus en nature (comme cela était précédemment le cas pour le paiement des ID). Comme auparavant, les entreprises doivent disposer de contrats ou d’accords signés avec les titulaires de certificat d’exploitation agricole, précisant les montants des primes à verser ainsi que les termes et conditions du paiement en fonction de chaque période/cycle.

Changements appliqués aux exigences pour les exploitations agricoles

  • Les agriculteurs et les groupes d’exploitations agricoles ne sont plus dans l’obligation de soumettre directement à Rainforest Alliance des rapports détaillés sur la façon dont la prime a été dépensée. Toutefois, ils doivent continuer à consigner ces informations et veiller à ce que les fonds bénéficient aux agriculteurs ou aux travailleurs. Les organismes de certification passeront en revue ces rapports afin d’en vérifier la conformité. Cette approche reconnaît que les agriculteurs et les groupes d’exploitations agricoles sont les mieux placés pour décider de la façon dont ils pourront utiliser ces fonds afin de répondre à leurs besoins spécifiques.

  • Les gestionnaires de l’exploitation agricole doivent continuer à documenter ainsi qu’à rendre compte des montants des primes convenus entre les entreprises et les titulaires de certificat d’exploitation agricole. Ces rapports doivent être réalisés sur la Plateforme de traçabilité de Rainforest Alliance, ceci étant la seule information sur les primes que nous collecterons à l’avenir. En outre, nous exigerons désormais des entreprises qu’elles versent la prime en espèces ou monétaires, et non plus en nature, aux titulaires de certificat d’exploitation agricole. Les titulaires de certificat d’exploitation agricole doivent également verser la prime en espèces ou monétaires aux membres du groupe d’exploitations agricoles.

  • Auparavant, les gestionnaires du groupe d’exploitations étaient tenus de transférer 100 % du montant du DD aux membres du groupe. Dans la version 1.4 de notre norme, les gestionnaires du groupe d’exploitations doivent reverser au moins 40 % de la prime en espèces ou monétaires aux membres du groupe, et pourront utiliser le reste de la prime à des fins d’investissements en vue d’améliorer la gestion du groupe.  S’agissant des titulaires de certificat d’exploitation agricole de cacao en Côte d’Ivoire, 50 % de la prime doit être versé aux membres du groupe, les 50 % restants devant être utilisés pour investir dans la gestion du groupe.

Il est temps d’agir

Les marchés sont susceptibles de devenir les agents les plus rapides et les plus évolutifs du changement. C’est pourquoi, avec notre nouvelle approche de la responsabilité partagée, nous aidons les agriculteurs certifiés Rainforest Alliance à recevoir plus facilement les primes vérifiées versées par leurs acheteurs, tout créant la transparence financière nécessaire pour amorcer une transformation plus vaste à long terme.

En parallèle, nous sommes conscients que la certification n’est qu’une première étape. Rainforest Alliance appelle toutes les entreprises à envisager leur développement durable comme une « course à l’excellence », le but étant de tous nous inciter à en faire plus pour les peuples et la nature.

Que vous soyez une entreprise qui investit dans ses agriculteurs, une entreprise qui introduit des approvisionnements responsables dans sa chaîne d’approvisionnement, ou un consommateur qui fait des choix éclairés, nous pouvons ensemble bâtir un système agricole qui valorise les personnes qui travaillent dans les coulisses de nos biens les plus élémentaires, et qui affermit l’avenir de l’agriculture pour les prochaines générations.


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